within

16:36:00

horizons passés depuis le 16ème

Quatre semaines plus tard, on fait comme on peut pour tenter de vivre, en adoptant de nouvelles manières de nous mouvoir dans l'espace et le temps. 

Souvent, il s'agit de trouver un bonheur disproportionné dans ces petits riens qui constituent maintenant notre quotidien de confinés, comme les cafés partagés sur un rebord de fenêtre ensoleillé, les raviolis maison et un tiramisu pour écouter Dalida et porter des robes à fleurs, les retrouvailles et les bonnes nouvelles du bout du fil. Étonnamment, on devient experts dans l'art de trouver des choses à fêter, on pose avec une déconcertante facilité tout un tas de raisons plus ou moins valables pour ouvrir une bouteille ou faire un gâteau : un anniversaire à distance, quatre semaines de confinade, l'arrivée du week-end, l'heure du repas, de l'apéro ou du goûter... marquer le temps n'aura jamais été aussi essentiel.

Et puis, les moindres mouvements éveillent dorénavant toute notre attention : la course et le zénith du soleil et de la lune, les voisins sur le toit ou à la fenêtre, la musique au loin ou le chant des oiseaux, les volets qui s'ouvrent, les pousses de radis et champignons de Paris qui sortent, un levain, du kefir, bref, tout ce qui nous rattache à un peu de vie. On essaie de se mettre en mouvement aussi, de changer de perspective dans ces mètres carrés à soi, de faire voyager son imaginaire, ou simplement défier l'habitude, remettre un peu de volonté contre la patine des heures immobiles.

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