Avoir 23 ans, c'est peut-être quand tu te rends compte que tu as toujours 10 ans et qu'en même temps tu es une petite mamie dans l'âme, quand tu as des certitudes sur l'incertitude et la conscience de manquer de recul, la vie devant toi mais l'impression de courir après le temps, la soif de nouveau mais l'envie du réconfort routinier, des rêves de changer le monde sans vraiment penser comment tu peux changer toi. Oui c'est un peu métaphysique, ou bien météorologique.
Un coup chaud, un coup froid ; un jour beau et un jour moche, des trombes d'eau puis une éclaircie, c'est un peu comme ça à Marseille en ce moment aussi. Et ces percées fugaces te rappellent qu'il faut - juste - prendre le temps de vivre.
Bon, donc en ce moment les projets ne manquent pas ; ça donne un étrange mélange d'espoir et de désillusion, un oxymore de surmenage abstrait, des montagnes russes entre gros win et énorme loose, entre une utopie, tes convictions, tes espérances, tes contraintes, la vraie vie.
Alors les yeux qui pleurent de froid dans la descente à vélo bleu accompagnent la prise de risque collective. On pousse l'effort physique, on apprend à (se) faire confiance, on essaie et peu à peu on construit un quelque chose ensemble.
Ne pas crouler sous la montagne d'informations ou de tâches à accomplir s'avère un peu plus compliqué que prévu. À M + 4 de la fin de mes études - déjà, il y a comme un petit peu d'aventure toujours, mais en différent encore, un petit peu d'expectation et d'aspiration toujours, un petit peu d'appréhension aussi. Et toujours cette impression de voir ces multiples projets flotter, les jours nous filer entre les doigts.
Il faut juste se rappeler que le temps ne se perd pas, en fait, il s'emploie, plutôt ?