Alors que je ne me suis pas encore sortie du marathon des gros repas, que les occupations actuelles me semblent si loin de mes préoccupations actuelles, qu'il fait bien trop chaud pour un début d'hiver et que les jours commencent enfin à rallonger, il me faut poser quelques lignes par ici, pour ne pas oublier le caractère inédit de toute cette fin d'année. ...
Il a neigé la semaine dernière. D'habitude, à cette période de l'année, j'ai les cheveux salés et les yeux brillants de la mer ; d'habitude, on raille les décorations de Noël et les chalets en bois qui apparaissent trop tôt dans nos vies de soleil et de douceur automnale. Cette année, il fait moins mille degrés déjà, et en l'espace de dix jours...
Il y aurait tant de gestes, tant de couleurs, tant de moments à fixer dans ma mémoire avant qu'ils ne se perdent. Toujours c'est le flow qui nous surprend, les retrouvailles à la nouvelle lune et les aventures ordinaires, les tempêtes d'émotions, les petits calmes partagés, les longues conversations, la force de nos pensées, l'hésitation de nos silences, les peurs que l'on dévoile...
L'été est finalement arrivé d'un coup, on dirait, avec des barquettes de fraises et des moustiques inatendus, des escapades vers le sud pour se retrouver sur la falaise, près de la cascade, sous les étoiles, au milieu des arbres et des cailloux. J'ai deux pellicules de retard. Six mois de passés, six mois à passer. Une semaine pour revoir l'océan et le pays,...
C'est le printemps, et je n'ai pas encore posé mes souvenirs de l'hiver ici, alors ça sera des postcards à retardement, comme d'habitude pour ne pas oublier tous les micro et giga changements de ces derniers mois. J'ai quitté Marseille, le 16ème, sa jungle et ses horizons si tant chers à mon coeur, j'ai quitté le mistral et les échappées à la mer...